Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« C’est bien le 30 juin, dans la soirée, que l’Alert a mis à la voile ?…

— En effet, répondit Harry Markel, qui, d’ailleurs, avait tout son sang-froid. Nous avons levé l’ancre vers sept heures et demie du soir. Une fois dehors, le vent a refusé, et l’Alert est resté encalminé toute la journée du lendemain sous la terre, à la pointe de Roberts-Cove.

— Eh bien, capitaine Paxton, reprit le lieutenant, le lendemain, un cadavre a été retrouvé sur cette partie de la côte où l’avait porté le courant… Or, aux boutons de ses vêtements, on a reconnu que c’était un des matelots de l’Alert. »

John Carpenter et les autres se sentirent pris d’un involontaire frisson. Ce cadavre ne pouvait être que celui d’un des malheureux massacrés la veille.

Alors le lieutenant de l’Essex de déclarer que les autorités de la Barbade avaient été prévenues de cet incident par dépêche, — d’où légitimes inquiétudes en ne voyant point arriver l’Alert. Puis il ajouta :

« Vous avez donc perdu un de vos hommes, capitaine Paxton ?…

— Oui, monsieur, le matelot Bob… Ce matelot est tombé à la mer, alors que nous