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n’aurait pu s’exposer sans danger aux lames qui l’eussent couvert en grand.

Peut-être Harry Markel eût-il fait acte de marin prudent et sage, en cherchant refuge dans quelque port de l’archipel, et, plus particulièrement, à Saint-George. Mais, on le comprend, plutôt compromettre son navire que de rallier une colonie anglaise, où le capitaine Paxton pouvait être connu. Il garda donc le large, manœuvrant d’ailleurs avec une extrême habileté. L’Alert ne subit que des avaries sans importance, quelques voiles déchirées, un coup de mer qui faillit enlever l’embarcation de tribord.

Si M. Patterson supporta mieux que l’on ne devait l’espérer ces soixante heures de mauvais temps, plusieurs de ses jeunes compagnons, sans avoir passé par toutes les phases du terrible mal dont il avait été victime, furent cependant assez éprouvés : John Howard, Niels Harboe, Albertus Leuwen. Mais Louis Clodion, Roger Hinsdale, Hubert Perkins, Axel Wickborn résistèrent et purent admirer, en toute sa magnifique horreur, cette lutte des éléments déchaînés pendant deux jours de tempête.

Quant à Tony Renault et à Magnus Anders, ils avaient décidément des cœurs de