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nuit il eût été abordé, qu’il eut péri dans une collision sans qu’il en restât une épave, cela était par trop invraisemblable.

Il était donc à croire que la vérité ne serait pas connue de sitôt, qu’elle ne le serait jamais peut-être, à moins que quelque cadavre, retrouvé sur une des grèves, ne vînt révéler le mystère de cet épouvantable massacre.

Mais il importait que Harry Markel abandonnât au plus tôt le mouillage de l’anse Farmar, que l’Alert ne fût plus à ce mouillage au lever du jour. Si les circonstances le favorisaient au sortir du canal de Saint-George, au lieu de mettre le cap au sud-ouest, en direction des Antilles, l’Alert mettrait le cap au sud. Harry Markel aurait soin de se tenir hors de vue de toute terre, de s’éloigner des routes maritimes d’ordinaire suivies par les bâtiments qui descendent vers l’Équateur. Dans ces conditions, son avance lui éviterait d’être repris, en cas qu’on envoyât un aviso à sa recherche. Rien, d’ailleurs, n’autoriserait à penser que le capitaine Paxton et son équipage ne fussent pas à bord du navire frété par Mrs Kethlen Seymour. Pour quelles raisons il avait pris la mer, on ne saurait, et le