donner toute satisfaction ! Adieu donc aux livres, et vive la mer ! »
Ainsi il songeait, et bientôt sa pensée, revenant à ce qu’il avait appris, se reprenait à chercher d’où il arrivait, quand Hersebom l’avait trouvé tout petit flottant sur la cime des vagues ; quelle était sa patrie, quels étaient ses parents !… Vivaient-ils encore ?… Avait-il, dans quelques contrée lointaine, des frères ou des sœurs qu’il ne connaîtrait jamais ?
À Stockholm aussi, chez le docteur Schwaryencrona, Noël avait été l’occasion d’une veillée extraordinaire. C’est à cette date, on se le rappelle sans doute, qu’avait été fixé le jugement du pari tenu par M. Bredejord contre son éminent ami, et dont le professeur Hochstedt devait être le juge.
Depuis deux ans, pas un mot n’avait été dit par l’un ou l’autre sur le sujet de leur gageure. Le docteur poursuivait patiemment ses recherches en Angleterre, écrivait aux agences maritimes, multipliait les annonces dans les journaux, mais n’avait garde d’avouer que ses efforts restaient à peu près stériles. Quant à M. Bredejord, il évitait, avec une réserve du meilleur goût, de mettre la conversation sur ce sujet et se contentait, quand il en trouvait l’occasion, de faire une allusion discrète à la beauté de l’exemplaire de Pline, sorti des presses d’Alde Manuce, qui rayonnait dans la bibliothèque du docteur.
Et, rien qu’à la façon narquoise dont il frappait