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tretten yule dage.

ches restaient infructueuses. Le moment est venu de tenir parole. J’ai voulu vous laisser le soin de tout conter à Erik. En rentrant à Noroë, il ignore encore qu’il n’est pas votre fils, et il ne sait pas s’il reviendra à Stockholm ou s’il restera auprès de vous. C’est à vous de parler.

« Rappelez-vous bien que, si vous reculiez devant ce devoir, Erik aurait peut-être un jour le droit de s’en étonner. Rappelez-vous surtout que c’est un enfant dont l’intelligence est trop remarquable pour qu’on le condamne sans appel à une vie obscure et illettrée. Une telle sentence aurait déjà été imméritée, il y a deux ans ; elle serait, maintenant qu’il a obtenu à Stockholm les plus brillants succès, absolument injustifiable.

« Je vous renouvelle donc mes offres. Je lui ferai achever ses études et prendre à Upsal le titre de docteur en médecine ; il continuera d’être élevé comme mon fils et n’aura qu’à suivre le grand chemin pour arriver aux honneurs et à la fortune.

« Je sais qu’en m’adressant à vous et à l’excellente mère adoptive d’Erik, je laisse son sort en bonnes mains. Aucune considération personnelle ne vous empêchera, j’en suis sûr, d’accepter ma proposition. Prenez en tout ceci l’avis de Malarius. En attendant votre réponse, monsieur Hersebom, je vous serre affectueusement la main, et vous prie de présenter mes meilleurs souvenirs à votre digne femme et à vos enfants.

« R. W. Schwaryencrona, M. D. »