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l’épave du cynthia.

Jadis cette fabrication était aux mains des pêcheurs. Aujourd’hui les procédés d’extraction sont plus scientifiques, et le prince de cette industrie spéciale est précisément le célèbre docteur Schwaryencrona.

Il n’est personne qui n’ait remarqué cette barbe en pointe, cette paire de lunettes, ce nez crochu et ce bonnet de loutre. La gravure n’est peut-être pas des plus fines, mais il est certain qu’elle est d’une ressemblance frappante. À preuve ce qui arriva un jour dans l’école primaire de Noroë, sur la côte occidentale de Norvège, à quelques lieues de Bergen.

Deux heures après midi venaient de sonner. Les élèves étaient en classe dans la grande salle sablée — les filles à gauche et les garçons à droite —, occupés à suivre au tableau noir la démonstration d’une théorie que leur faisait le maître, M. Malarius, quand soudain la porte s’ouvrit, et une pelisse fourrée, bottes fourrées, gants fourrés, bonnet de loutre, se présenta sur le seuil.

Aussitôt les élèves de se lever avec respect, comme il convient lorsqu’un visiteur pénètre dans une classe. Aucun d’eux n’avait jamais vu le nouveau venu. Tous, pourtant, ils chuchotèrent en l’apercevant :

« M. le docteur Schwaryencrona ! »

Tant était grande la ressemblance du portrait gravé sur les bouteilles du docteur !