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tretten yule dage.

langues, l’histoire, la géographie et la botanique, en lui en faisant d’abord approfondir longuement les principes, la « Slodjskolan » le lui rendait pour les sciences en lui inculquant cet A B C des arts industriels, sans lequel les plus belles leçons peuvent si longtemps rester lettre morte.

Loin de fatiguer le cerveau d’Erik, la multiplicité et la variété de ces exercices le fortifiaient beaucoup plus que n’auraient fait des études trop spéciales. D’ailleurs, le gymnase était toujours là pour donner sa revanche au corps, quand l’esprit avait eu son tour, et, au gymnase comme sur les bancs de l’école, Erik était le premier. Puis, les jours de congé, il ne manquait guère d’aller voir la mer qu’il aimait d’une tendresse filiale, causant avec les matelots et les pêcheurs, leur donnant parfois un coup de main et rapportant au logis quelque beau poisson, toujours bien accueilli par dame Greta.

La bonne femme s’était bientôt prise d’une véritable affection pour le nouvel hôte de la maison. Erik était si doux, si naturellement courtois et obligeant, si studieux et en même temps si brave, qu’il semblait presque impossible de le connaître et de ne pas l’aimer. En huit jours, il était devenu le favori de M. Bredejord et du professeur Hochstedt, comme il était déjà celui du docteur Schwaryencrona. Une seule personne lui tenait rigueur, c’était Kajsa. Soit que la petite fée se jugeât atteinte en cette souveraineté incontestée qu’elle avait