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l’épave du cynthia.

ironique avec lequel il semblait accueillir ses déductions.

« Si vous n’êtes pas de mon avis, Bredejord, il faut le dire. Vous savez que je ne crains pas la discussion ! fit-il en s’arrêtant court.

— Je n’ai rien dit ! répondit M. Bredejord. Hochstedt est témoin que je n’ai rien dit…

— Non, mais je vois bien que vous ne partagez pas mon opinion !… Et je serais curieux de savoir pourquoi ? demanda le docteur, repris par l’humeur querelleuse que le whist avait développée en lui. Cynthia est-il un nom anglais ? ajouta-t-il avec véhémence. Oui, puisqu’il n’était pas écrit en lettres gothiques, ce qui aurait indiqué un navire allemand… Les Irlandais sont-ils des Celtes ? Assurément ! Vous venez d’entendre un homme aussi compétent de votre éminent ami Hochstedt le proclamer devant vous !… L’enfant a-t-il tous les caractères de la race celtique ? Vous avez pu en juger vous-même, et vous en avez été frappé avant que j’eusse ouvert la bouche sur ce sujet ! Je conclus donc qu’il faudrait une mauvaise foi insigne pour ne pas se ranger à mon avis et ne pas reconnaître avec moi que l’enfant doit appartenir à une famille irlandaise !

— Mauvaise foi est vif, répliqua M. Bredejord. Si le mot s’adresse à moi, je n’ai pas encore exprimé la moindre opinion…

— Non, mais vous montrez assez que vous ne partagez pas la mienne !