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l’épave du cynthia.

un magnifique « samovar » de cuivre, et le servit avec beaucoup de bonne grâce ; puis elle s’éclipsa discrètement. Bientôt dame Greta vint appeler Erik pour le conduire à l’appartement qui lui était destiné — une jolie petite chambre blanche et proprette au deuxième étage de la maison, et les trois amis se trouvèrent seuls.

« Nous direz-vous enfin quel est ce jeune pêcheur de Noroë qui lit Gibbon dans le texte original ? demanda alors M. Bredejord, en sucrant sa deuxième tasse de thé. Ou bien ce sujet doit-il être soigneusement réservé et interdit à notre indiscrétion ?

— Le sujet n’a rien de mystérieux, et je vous dirai volontiers l’histoire d’Erik, si vous êtes capable de la garder pour vous, répondit M. Schwaryencrona avec un reste de ressentiment.

— Ah ! je savais bien qu’il devait y avoir une histoire ! s’écria l’avocat, en s’installant commodément dans un fauteuil. Nous vous écoutons, cher ami, et soyez sûr que votre confidence sera bien placée !… Je vous avoue que ce petit bonhomme m’intrigue déjà comme un problème.

– C’est bien un problème vivant, en effet, reprit le docteur, flatté de la curiosité de son ami — un problème dont j’ose croire que j’ai très probablement trouvé la solution. Je vais vous en communiquer toutes les données. À vous de me dire si votre conclusion est conforme à la mienne. »