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l’épave du cynthia.

musées, ses établissements scientifiques, une véritable Athènes du Nord, en même temps qu’un centre commercial très important.

Erik, cependant, était encore sous l’impression que lui avait laissée Vanda en se séparant de lui après le premier relais. Les adieux avaient été plus graves qu’on ne l’eût attendu de leur âge ; ces deux jeunes cœurs n’avaient pu se cacher l’un à l’autre leur profonde émotion.

Mais, quand la voiture, qui était venue attendre Erik à la gare, s’arrêta devant une grande maison de briques rouges dont les doubles fenêtres resplendissaient à la lueur du gaz, Erik fut émerveillé. Le marteau de cuivre de la porte lui parut en or fin. Le vestibule, dallé en marbre, orné de statues, de torchères de bronze, de grands vases de Chine, acheva de le plonger dans la stupeur. Tandis qu’un valet en livrée débarrassait le maître de ses fourrures, en s’informant de sa santé avec cette cordialité qui est le ton habituel des domestiques suédois, Erik promenait autour de lui des regards étonnés.

Un bruit de voix attira son attention vers l’escalier à grande rampe de chêne, couvert d’un épais tapis. Il se retourna et vit deux personnes, dont le costume lui parut le dernier mot de l’élégance.

L’une était une dame à cheveux gris et de taille moyenne, qui se tenait toute droite dans une robe de drap noir plissée, assez courte pour laisser voir des bas rouges à coins jaunes et des souliers à