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les idées de master hersebom.

suis profondément reconnaissante de ce que vous faites pour notre Erik, dit-elle. Il ne faut pas nous en vouloir si son départ nous attriste. Hersebom m’a expliqué que c’est une séparation nécessaire. Je me soumets. N’exigez pas que ce soit sans regrets !

— Mère, s’écria Erik, je ne partirai pas, si cela vous fait trop de peine !

— Non, mon enfant, reprit la digne femme en le serrant dans ses bras. L’éducation est un bienfait que nous n’avons pas le droit de refuser pour toi !… Va, mon fils, remercie monsieur le docteur, qui veut te l’assurer, et prouve-lui toujours par ton application à l’étude que tu apprécies ses grandes bontés !

— Voyons, voyons ! dit le docteur, dont les lunettes semblaient se voiler d’un singulier nuage, est-ce que vous voulez m’attendrir, moi aussi ?… Parlons plutôt de choses pratiques, cela vaudra mieux. Vous avez bien compris, n’est-ce pas, qu’il s’agit de partir demain matin à la première heure, et tout sera prêt ? Quand je dis tout, ce n’est pas qu’un bien grand trousseau soit nécessaire. Nous n’allons en traîneau que jusqu’à Bergen, où nous prendrons le chemin de fer. Erik n’a besoin que d’un peu de linge et trouvera à Stockholm ce qui lui sera nécessaire…

— Tout sera prêt, répondit simplement dame Hersebom. Vanda, ajouta-t-elle avec la courtoisie norvégienne, monsieur le docteur est encore debout ! »