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l’épave du cynthia.

— Enfin, reprit le pêcheur en se croisant les bras, que voulez-vous, décidément ? que proposez-vous, monsieur le docteur ?

— Là !… vous voyez bien qu’après tout vous sentez la nécessité de faire quelque chose ?… Eh bien, voici ma proposition. Erik a douze ans, bientôt treize, et paraît être un enfant exceptionnellement bien doué. Peu importe d’où il vient… Laissons de côté cette question d’origine… Il mérite qu’on lui donne les moyens de développer et d’utiliser ses facultés : voilà ce qui nous occupe pour le présent. Moi, je suis riche et je n’ai pas d’enfants. Je me charge de lui fournir ces moyens, de lui donner les meilleurs maîtres et toutes les facultés possibles pour profiter de leurs leçons… L’expérience dure deux ans… Dans cet intervalle, je me suis mis en campagne, j’ai fait des recherches, inséré des annonces dans les journaux, remué ciel et terre pour découvrir les parents de l’enfant !… Si je n’y arrive pas en deux ans, c’est que je n’y arriverai jamais !… Les parents sont-ils retrouvés ? ils décident naturellement de tout ce qu’il convient de faire !… Dans le cas contraire, je vous renvoie Erik !… Il a quinze ans, il a vu le monde !… L’heure est arrivée de lui dire la vérité sur sa naissance ; il peut, avec nos conseils, et sur les jugements motivés de ses maîtres, se décider en pleine connaissance de cause sur la voie à suivre !… Veut-il être pêcheur, ce n’est pas moi qui m’y opposerai !… Veut-il poursuivre ses études, c’est