Page:Verne, Laurie - L’Épave du Cynthia.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

38
l’épave du cynthia.

Le résultat de cet échange de leurs réflexions nocturnes, c’est que maaster Hersebom vint consulter le docteur Schwaryencrona sur ce qu’il était possible de faire pour réparer l’erreur passée.

Celui-ci ne crut pas d’abord devoir revenir sur ce qui s’était dit la veille. Il accueillit le pêcheur avec bienveillance, causa avec lui du temps et des prix du poisson, mais feignit de prendre sa démarche pour une simple visite de politesse.

Cela ne faisait pas du tout l’affaire de maaster Hersebom, qui commença par tourner autour du sujet de ses préoccupations, parla de l’école de M. Malarius, et se décida enfin à se jeter en pleine eau.

« Monsieur le docteur, dit-il en prenant son parti, ma femme et moi nous avons pensé toute la nuit à ce que vous nous avez dit hier soir au sujet du petit… Nous n’avions jamais cru lui faire tort en l’élevant comme notre enfant !… Mais vous avez changé notre opinion, et je voudrais savoir ce que vous nous conseillez pour ne plus pêcher par ignorance… Pensez-vous qu’il soit encore temps de rechercher la famille d’Erik ?

— Il n’est jamais trop tard pour faire son devoir, répondit le docteur, — quoique, à coup sûr, la tâche soit aujourd’hui bien plus compliquée qu’elle ne l’aurait été au premier moment… Voulez-vous me la confier ? Je m’en chargerai avec plaisir, et je vous promets de m’en acquitter avec toute l’activité désirable — à une condition, toutefois :