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l’épave du cynthia.

nais tous ces pays du diable ?… Est-ce que je suis jamais sorti des parages de Noroë et de Bergen, si ce n’est une fois ou deux pour aller pêcher sur la côte d’Islande et du Groënland ? répliqua le bonhomme d’un ton de plus en plus bourru.

— Je croirais assez volontiers que c’est un nom anglais ou allemand, dit le docteur, sans s’arrêter à cette nuance. Ce serait facile à décider d’après la forme des lettres, si je voyais la bouée. Vous ne l’avez pas conservée ?

— Ma foi, non ! Il y a beau temps qu’elle est brûlée ! s’écria triomphalement Hersebom.

— D’après les souvenirs de Malarius, les lettres étaient romaines, dit le docteur comme se parlant à lui-même, et le chiffre du linge l’est certainement. Il est donc probable que le Cynthia n’était pas un navire allemand. Je penche pour un navire anglais… N’est-ce pas votre avis, maaster Hersebom ?

— Ah bien ! voilà de quoi je m’inquiète peu ! répliqua le pêcheur. Qu’il fût ingliche, ou russe, ou patagon, c’est le cadet de mes soucis !… Il y a beau temps, selon toute apparence, qu’il a dit son secret à l’Océan, par trois ou quatre mille mètres de fond ! »

On aurait véritablement pu croire que maaster Hersebom était ravi de savoir ce secret aussi bas au-dessous du niveau des mers.

« Enfin, vous n’êtes pas sans avoir tenté quelques efforts pour retrouver la famille de l’enfant ?