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l’épave du cynthia.

Brest, la maison de bois où il avait passé son enfance. Mais ce projet d’émigration en masse fut généralement jugé impraticable. Maaster Hersebom et dame Katrina étaient trop âgés pour un pareil changement dans leurs habitudes. Ils n’auraient pu être pleinement heureux dans un pays dont ils ne connaissaient ni la langue ni les mœurs. Force fut donc de les laisser repartir, non sans leur assurer pour leurs vieux jours une aisance que toute une vie de labeur et d’honnêteté avait été jusqu’alors impuissante à leur conquérir.

Erik aurait voulu au moins garder Otto. Mais, lui aussi, il préférait son fjord à toutes les rades de la Terre, et il ne voyait pas d’existence préférable à celle de pêcheur. S’il faut tout dire, les cheveux gris de lin et les yeux bleus de Regnild, la fille du gérant de la fabrique d’huile, n’étaient pas étrangers à cette attraction invincible que Noroë gardait pour Otto. C’est du moins ce qu’il fut permis de conclure, quand on apprit qu’il allait l’épouser à « Yule » (Noël) prochain.

M. Malarius compte bien faire l’éducation de leurs enfants comme il a fait celle d’Erik et de Vanda. Il a modestement repris sa place à l’école du village, après s’être vu associé aux honneurs décernés par la Société de géographie de France au commandant de l’Alaska. Il corrige actuellement les épreuves de son magnifique ouvrage sur la flore des mers arctiques, édité aux frais de la Société Linnéenne. Quant au docteur Schwaryen-