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l’épave du cynthia.

sieurs fois déjà, elle avait été sur le point de réclamer le mot de l’énigme. Puis, elle s’était tue devant l’évident parti pris de son père.

« Il s’agit sans doute de me préparer quelque surprise, s’était-elle dit. Il ne faut pas marchander son plaisir ! »

Mais, dans les deux ou trois derniers jours et spécialement le matin, elle avait été plus vivement frappée de l’espèce d’impatience qui éclatait dans tous les mouvements de M. Durrien, de l’air de bonheur qui animait son regard, de l’insistance avec laquelle revenaient sur ses lèvres ces allusions si longtemps évitées au désastre du Cynthia. Tout à coup, une sorte d’illumination sourde s’était faite en elle. Elle avait vaguement compris qu’il y avait du nouveau, que son père se croyait, à tort ou à raison, sur la trace d’un indice favorable, que peut-être il s’était repris à l’espoir si longtemps caressé de retrouver son enfant, et, sans supposer un instant que les choses fussent bien avancées, elle avait pris la résolution de demander à tout savoir.

Jamais Mme Durrien n’avait définitivement renoncé à l’idée que son fils pût encore être vivant. Tant qu’une mère n’a pas vu de ses yeux son enfant à l’état de cadavre, elle se refuse à sanctionner, pour ainsi dire, par son adhésion, ce fait irréparable de la mort. Elle se dit que les témoins peuvent s’être trompés, que les apparences peuvent les avoir abusés. Elle croit toujours à la possibilité