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l’épave du cynthia.

et se jeta dans un cabriolet pour courir au télégraphe.

Le jour même, il quittait Stockholm, prenait le chemin de fer qui le débarquait à Malmö, sur la côte nord-ouest de la Suède, traversait le détroit en vingt minutes, se jetait à Copenhague dans l’express de Hollande et Belgique, puis à Bruxelles dans le train de Paris.

Le samedi, à sept heures du soir, exactement six jours après que M. Durrien avait mis sa lettre à la poste, il avait la joie d’attendre son petit-fils à la gare du Nord. Des dépêches successives, expédiées par Erik au cours du voyage, avaient aidé à lui faire prendre patience.

Enfin, le train entra en grondant sous la haute coupole de verre. M. Durrien et son petit-fils tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Ils avaient tant vécu ensemble par la pensée dans ces derniers jours d’attente, qu’il leur semblait s’être toujours connus.

« Ma mère ? demanda Erik.

— Je n’ai pas osé tout lui dire, tant que je ne te tenais pas ! répondit M. Durrien, en adoptant d’emblée ce tutoiement doux comme une caresse maternelle, que toutes les langues envient au français.

— Elle ne sait rien encore ?

— Elle soupçonne, elle craint, elle espère ! Depuis ta dépêche, je la prépare de mon mieux à la joie inouïe qui l’attend ! Je parle d’une piste sur