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l’épave du cynthia.

outre mesure. Erik savait bien qu’à défaut de sa véritable famille, il en avait une dans le pauvre village norvégien, qui l’aimait tendrement et s’associait toujours à lui par la pensée. Ne viendrait-il pas bientôt la revoir, cette famille, qui le considérait toujours comme sien et qui ne voulait pas renoncer à lui ? Il pourrait bien, s’il en cherchait le moyen, trouver un petit mois à lui donner !… C’était le vœu le plus cher de sa mère adoptive et de sa petite sœur Vanda, etc., etc.

Tout cela, enveloppant trois jolies fleurettes cueillies au bord du fjord, et dans le parfum desquelles il semblait à Erik qu’il retrouvait toute son enfance insouciante et gaie. Ah ! que ces choses étaient douces à son pauvre cœur désappointé et qu’elles lui faisaient porter légèrement le déboire final de son expédition !

Bientôt, pourtant, il fallut se rendre à l’évidence. Le voyage de l’Alaska était un événement qui égalait en grandeur celui de la Véga. Le nom d’Erik était associé de toutes parts au nom glorieux de Nordenskiold. Les journaux ne parlaient plus que du nouveau périple. Les navires de toutes les nations, mouillés à Stockholm, s’entendaient un peu pour se pavoiser en l’honneur de cette victoire nautique. Erik, surpris et confus, se voyait accueilli partout par les ovations réservées aux triomphateurs. Les sociétés savantes venaient en corps souhaiter la bienvenue au commandant et à l’équipage de l’Alaska, les pouvoirs publics