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l’épave du cynthia.

Basse-Froide et peut-être d’autres crimes encore !… Quoi qu’il arrive, je ne le regrette pas !… Qu’importe d’ailleurs le mystère de ta vie, mon enfant, dans une situation comme la nôtre ?… Le mystère de ta vie, nous irons, avant peu sans doute, le demander à Dieu ! »

À peine achevait-il ces mots, qu’un coup de canon retentit, répercuté par les icebergs et les banquises. On aurait dit une réponse aux paroles découragées du vieux pêcheur. C’en était plutôt une sans doute aux deux coups de feu qui venaient d’éclater sur le radeau de glace.

« Le canon de l’Alaska !… Nous sommes sauvés !… » s’écria Erik en se relevant pour sauter sur un hummock et explorer du regard la mer sans limites.

Il ne vit rien d’abord que les icebergs emportés par la brise et se balançant au soleil. Mais maaster Hersebom, qui avait immédiatement rechargé son fusil, ayant tiré en l’air, un coup de canon lui répondit presque aussitôt.

Cette fois, Erik aperçut nettement un filet de fumée noire, se dessinant vers l’ouest sur le bleu du ciel. Coups de fusil et coups de canon se donnèrent dès lors la réplique à des intervalles de quelques minutes, et bientôt l’Alaska, dépassant un iceberg, apparut courant à toute vapeur vers le nord de la banquise.

Erik et maaster Hersebom s’étaient jetés, en pleurant de joie, dans les bras l’un de l’autre. Ils