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chez un pêcheur de noroë.

disparu, de ceux qui restaient, des changements qui s’étaient opérés dans le pays et à Bergen même. Il se trouvait tout à fait chez lui, et, chose plus remarquable, il avait déjà réussi à remettre maaster Hersebom dans son assiette — quand Vanda rentra avec un plateau de bois chargé de soucoupes et le présenta si gentiment qu’il n’y eut plus moyen de résister.

C’étaient les fameux « snorgas » de Norvège, — aiguillettes de renne fumé, filets de harengs au poivre rouge, minces tranches de pain noir, fromage pimenté et autres condiments farouches qu’on mange à toute heure pour s’ouvrir l’appétit.

Ceux-là répondaient si bien à leur destination que le docteur, qui en avait goûté par complaisance, se trouva en état de faire honneur aux confitures de mûres sauvages, qui étaient la gloire spéciale de dame Katrina, et fut pris d’une soif que sept à huit tasses de thé sans sucre suffirent à peine à apaiser.

Maaster Hersebom produisit alors une jarre d’excellent « schïedam » qui lui venait d’un acheteur hollandais. Puis, le souper se trouvant terminé, le docteur accepta de la main de son hôte une énorme pipe qu’il bourra et fuma à la satisfaction générale.

Inutile de dire qu’à cette phase des opérations, la glace était depuis longtemps rompue et que le docteur semblait avoir toujours fait partie de la