— Il faut donc les demander à un autre que moi, car je ne suis pas d’humeur à les donner !
— Voulez-vous faire supposer qu’ils ne sont pas à votre honneur ?
— Supposez ce qu’il vous plaira, cela m’est parfaitement indifférent ! » répliqua l’autre.
Erik était décidé à ne pas montrer d’irritation.
« Mieux vaudrait me dire de bon gré ce que j’ai tant d’intérêt à savoir, que vous exposer à vous le voir demander devant une cour de justice, ajouta-t-il froidement.
— Une cour de justice !… Il faudrait d’abord pouvoir m’y amener ! » riposta l’homme.
Ici Tudor Brown s’interposa.
« Vous voyez bien qu’il ne tient pas à moi si vous n’avez pas l’explication que vous souhaitez, dit-il à Erik. Le mieux est donc d’en rester là et de reprendre notre route, chacun de notre côté.
— Pourquoi chacun de notre côté !… Le plus simple n’est-il pas de naviguer de conserve jusqu’à ce que nous arrivions en pays civilisé, pour régler les affaires que nous pouvons avoir ensemble ? répondit le jeune commandant de l’Alaska.
— Je ne me connais pas d’affaires avec vous, et n’ai besoin de la compagnie de personne ! » répliqua Tudor Brown en faisant mine de quitter la passerelle.
Erik l’arrêta d’un signe.
« Propriétaire de l’Albatros, s’écria-t-il, je suis porteur d’une commission régulière de mon gou-