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enfin !

noffski, signalées le 4 août, il cingla droit à l’ouest en suivant à peu près le 76e parallèle, et fit si bonne route qu’en huit jours, il franchit trente-cinq degrés de longitude, du 140e au 150e à l’est de Greenwich. À la vérité, ce ne fut pas sans brûler beaucoup de houille, car l’Alaska avait presque constamment vent debout. Mais Erik pensait avec raison qu’il fallait tout subordonner à la nécessité de sortir au plus tôt de ces dangereux parages. Une fois arrivé aux bouches de l’Yenisséï, on s’arrangerait toujours pour faire du combustible.

Le 14 août à midi, les observations solaires ne furent pas possibles, à cause d’une brume épaisse qui voilait le ciel et l’horizon. Mais, à l’estime, on devait approcher du grand promontoire asiatique. Aussi Erik prescrivit-il la plus extrême vigilance, en même temps qu’il faisait ralentir la marche du navire. Vers le soir, il donna même l’ordre de stopper.

Ces précautions n’étaient pas inutiles. Le lendemain, au jour, en jetant la sonde, on ne trouva que trente brasses, et, une heure plus tard, la terre fut signalée. L’Alaska louvoya jusqu’à ce qu’il fût en vue d’une baie, dans laquelle il jeta l’ancre.

On résolut d’attendre que les brumes se fussent dissipées pour aller à terre. Mais, les journées du 15 et du 16 s’étant passées sans amener de résultat, Erik se décida à accoster, en compagnie de M. Bredejord, de M. Malarius et du docteur.