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l’épave du cynthia.

qui parut significatif à Erik, c’est que la boîte vide portait sur une étiquette imprimée le nom de « Martinez Domingo, Valparaiso ».

« Tudor Brown est passé ici ! s’écria-t-il aussitôt. On nous l’a dit à bord de la Véga, son navire se trouvait à Valparaiso, quand il lui a télégraphié d’aller l’attendre à Vancouver !… D’ailleurs, ce n’est pas la Véga qui aurait pu laisser ici une boîte venue du Chili, et cette boîte est toute fraîche ! Il n’y a pas trois jours, peut-être pas vingt-quatre heures, qu’elle a été vidée ! »

Le docteur Schwaryencrona et M. Bredejord hochaient la tête, comme s’ils hésitaient à accepter une conclusion aussi formelle, quand Erik, qui tournait et retournait la boîte dans tous les sens, leur montra un détail de nature à lever tous les doutes : le mot Albatros, écrit au crayon sur le couvercle même, sans doute par le fournisseur qui avait livré l’endaubage.

« Tudor Brown est passé ici ! répéta Erik. Et pourquoi serait-il venu, sinon pour emmener Patrick O’Donoghan ? Allons, l’affaire est claire ! Il a débarqué dans cette crique ! Ses hommes l’ont attendu en déjeunant autour du feu ! Il est monté chez l’Irlandais, et, de gré ou de force, l’a embarqué ! J’en suis aussi certain que si je le voyais ! »

En dépit de cette certitude, Erik voulut explorer les environs pour s’assurer que Patrick O’Donoghan ne s’y trouvait pas. Mais une promenade d’une heure suffit à le convaincre que le reste de