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enfin !

résigné à un travail ingrat et peu rémunérateur. Et il était parfaitement possible qu’à la première occasion, il eût quitté l’île Ljakow. Le seul espoir qu’on eût encore de l’y trouver, reposait sur le caractère très récent des indices relevés dans la cabane.

Un sentier redescendait vers la côte par le versant opposé à celui que les explorateurs avaient gravi. Ils le suivirent et arrivèrent bientôt à un bas-fond, où la fonte des neiges avait formé une sorte de petit lac, séparé de la mer par une barrière de rochers. Le sentier suivait les bords de cette eau douce et, contournant la falaise, aboutissait à un véritable port naturel.

Un traîneau était abandonné sur la grève, où l’on voyait aussi la trace d’un feu récent. Erik inspecta le rivage avec soin, mais sans trouver aucune marque laissée par une embarcation.

Il revenait vers ses compagnons, quand il aperçut, au pied d’un arbuste et tout près de l’emplacement du feu, un objet de couleur rouge qu’il ramassa aussitôt.

Cet objet était une de ces boîtes de fer-blanc, extérieurement peintes en carmin, qui renferment de la conserve de bœuf, communément appelée « endaubage », et que tous les navires du monde emportent maintenant dans leur soute aux vivres. La trouvaille n’avait rien d’extraordinaire au premier abord, puisque Patrick O’Donoghan avait été muni par la Véga de provisions de bouche. Mais ce