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le plus court chemin.

de bord. Il y eut des jours où l’on en comptait dix et jusqu’à douze. Il y eut des jours où l’on en comptait qu’un et moins encore. Mais enfin, le 11 juin, l’Alaska revit la terre et jeta l’ancre à l’entrée du détroit de Lancaster.

Erik avait cru qu’il serait obligé d’attendre quelques jours avant de s’engager dans ce long couloir. À sa surprise et à sa joie, il le trouva libre — du moins à l’entrée. Il y pénétra donc résolument. Mais ce fut pour se voir, le lendemain, bloqué par les glaces pour trois jours entiers. Grâce aux courants violents, qui balayent ce canal arctique, il ne tarda pas, toutefois, à se trouver dégagé, comme le lui avaient annoncé les baleiniers de Godhaven, et il put continuer sa route.

Le 17, il arrivait au détroit de Barrow et le brûlait à toute vapeur. Mais, le 19, au moment de déboucher dans Melville-Sound, à la hauteur du cap Walk, il se vit encore barré par les glaces.

Tout d’abord, il prit son mal en patience, attendant la débâcle. Mais les jours succédaient aux jours, et la débâcle ne venait pas.

À la vérité, les distractions ne manquaient point aux voyageurs. Arrêtés tout près de la côte et munis de tout ce qui pouvait rendre leur position moins précaire, ils purent entreprendre des promenades en traîneau, chasser le phoque, voir au loin les baleines prenant leurs ébats. Le solstice d’été approchait ; depuis le 15, l’Alaska avait le spectacle étonnant, et nouveau — même pour des