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ment, se mettra en communication télégraphique avec Montréal et San Francisco, pour commander les bateaux à charbon. Ces bateaux, on ne saura pas à qui ils sont destinés, et ils resteront aux points désignés à la disposition du capitaine qui leur apportera un mot d’ordre convenu.

— Parfait ! Il devient presque impossible ainsi que Tudor Brown retrouve notre trace !

— Vous voulez dire « ma » trace, car j’espère bien que vous n’allez pas vous engager avec moi dans les mers arctiques ! dit Erik.

— Ma foi ! si, et je veux en avoir le cœur net ! répondit le docteur. Il ne sera pas dit que ce scélérat de Tudor Brown m’aura fait reculer !

— Moi non plus ! » s’écrièrent ensemble M. Bredejord et M. Malarius.

Le jeune commandant voulut combattre cette résolution, expliquer à ses amis les dangers et la monotonie du voyage qu’ils prétendaient faire avec lui. Mais il ne put rien contre une décision arrêtée. Les périls déjà connus en commun, disaient-ils, leur faisaient maintenant un devoir d’honneur d’aller jusqu’au bout. Le seul moyen de rendre un tel voyage acceptable pour les uns et les autres était de ne pas se séparer. Toutes les précautions n’avaient-elles pas été prises à bord de l’Alaska pour ne pas souffrir du froid outre mesure ? Ce n’étaient pas des Suédois ou des Norvégiens qui craignaient une gelée !

Bref, Erik dut capituler, et il resta entendu que