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l’épave du cynthia.

Nos correspondants de Montréal et de San Francisco auront donc largement le temps d’exécuter nos ordres, couverts par des dépôts de fonds chez un banquier de Londres… Dès lors, la question se réduira à trouver le passage du nord-ouest praticable. Cela ne dépend évidemment pas de nous. Mais, si nous le trouvons fermé, du moins aurons-nous la consolation de nous dire que nous n’avons rien négligé de ce qui pouvait nous donner le succès !

— C’est évident ! s’écria M. Malarius. Mon cher enfant, il n’y a rien à répondre à tes arguments !

— Doucement, doucement ! dit M. Bredejord. Ne nous emportons pas ! J’ai une autre objection, moi ! Crois-tu, mon cher Erik, que l’Alaska pourra passer inaperçu dans les eaux de la Tamise ? Non, n’est-il pas vrai ? Les journaux parleront de son arrivée. Les agences télégraphiques le signaleront. Tudor Brown en aura connaissance. Il saura en conclure que nos plans sont modifiés. Qui l’empêchera alors de modifier les siens ? Crois-tu qu’il lui sera bien difficile d’empêcher, par exemple, l’arrivée des bateaux à charbon, sans lesquels tu ne pourras rien ?

— C’est vrai, répondit Erik, et cela prouve comme il faut penser à tout ! Nous n’irons donc pas à Londres ! Nous allons relâcher à Lisbonne, comme si nous étions toujours en route pour Gibraltar et Suez. Puis, l’un de nous partira incognito pour Madrid, et, sans expliquer pourquoi ni com-