navires baleiniers. Il est encore rare qu’on la prenne pour se rendre de l’Atlantique au Pacifique, j’en demeure d’accord. La plupart de ceux qui l’abordent de l’un ou de l’autre côté, ne la parcoururent que partiellement. Il pourra même arriver, si les circonstances ne sont pas favorables, qu’elle reste fermée devant nous, ou que nous ne la trouvions pas ouverte précisément à l’heure où nous aurions besoin qu’elle le fût. C’est une chance à courir !… Mais je dis qu’il y a beaucoup de motifs d’espérer le succès par cette voie, tandis qu’il n’y en a pour ainsi dire plus aucune par les autres. Et, cela étant, notre devoir, le mandat que nous avons reçu de nos souscripteurs, celui que nous nous sommes imposé à nous-mêmes, est d’adopter le seul moyen qui nous reste d’arriver à temps au détroit de Behring. Un navire ordinaire, armé pour la navigation des mers tropicales, pourrait hésiter devant cette nécessité. Un navire comme l’Alaska, armé précisément en vue de la navigation circumpolaire, ne saurait hésiter. Pour mon compte, je le déclare, je rentrerai peut-être à Stockholm sans avoir retrouvé Nordenskjöld !… je n’y rentrerai point sans avoir tout tenté pour le rejoindre ! »
Le raisonnement d’Erik était si serré que personne n’essaya de le réfuter. Qu’auraient pu objecter le docteur, M. Bredejord et M. Malarius ? Ils voyaient bien les difficultés du nouveau plan. Mais, du moins, ces difficultés pouvaient n’être pas insurmontables, tandis que tout autre système était