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l’épave du cynthia.

— Et qui dit que d’autres cartes n’étaient pas prêtes pour nous tromper sur d’autres parages, si nous avions échappé à la Basse-Froide ? s’écria M. Bredejord.

— C’est facile à vérifier », répliqua Erik, en allant prendre dans le casier toutes les cartes de détail qui s’y trouvaient.

La première qu’il ouvrit était celle de la Corogne — et d’un coup d’œil, l’officier français y signala deux ou trois erreurs graves. La seconde était celle de Gibraltar. Ici encore les fausses indications éclataient aux yeux ! Un plus ample examen eût été superflu, et aucun doute ne pouvait subsister. Si le naufrage de l’Alaska ne s’était pas produit à la Chaussée de Sein, il devait nécessairement se produire avant d’arriver à Malte !

Quant au procédé employé pour préparer ses attentats, un examen attentif des cartes suffit à le révéler. C’étaient bien des cartes de l’amirauté britannique, mais effacées en partie par un lavage chimique, et retouchées de manière à donner des indications fausses parmi les indications vraies. Si habiles que fussent ces retouches, elles se distinguaient à de légères différences de teinte et de ton, maintenant qu’on en était averti. Enfin, une circonstance mettait hors de doute la préméditation du coupable : les cartes de l’Alaska portaient le timbre du ministère de la marine suédoise ; celles