dans la cale, que tout allait bien pour le présent, et qu’on avait largement le temps de recevoir du secours. Puis, il ordonna une distribution de thé au rhum à tout l’équipage.
Il n’en fallait pas plus pour mettre ces grands enfants en belle humeur. Le lancement de la chaloupe à vapeur s’opéra donc avec beaucoup d’entrain.
Comme il s’achevait, des fusées, bientôt parties du phare de Sein, annoncèrent que l’on venait au navire naufragé. Bientôt deux feux rouges se montrèrent dans la nuit, et passèrent au vent de l’Alaska. Des voix hélèrent. On put leur répondre et savoir qu’on était naufragé sur la Basse-Froide de la chaussée de Sein. Une grande heure s’écoula avant qu’un canot pût accoster, tant le ressac était fort et l’opération périlleuse. Mais, enfin, les six hommes qui le montaient parvinrent à saisir un grelin et à se hisser sur l’Alaska.
C’étaient six rudes pêcheurs de Sein — grands et intrépides gaillards —, qui n’en étaient pas à leur premier sauvetage. Ils approuvèrent pleinement l’idée de demander de l’aide à Lorient, car le petit port de l’île ne pouvait offrir les ressources nécessaires. Il fut convenu que deux d’entre eux partiraient dans la chaloupe à vapeur avec maaster Hersebom et Otto, dès que la lune arriverait au-dessus de l’horizon. En attendant, ils donnèrent quelques renseignements sur le théâtre du naufrage.