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l’épave du cynthia.

— M. Malarius a le droit d’être fier de vous ! reprit le docteur en se retournant vers le maître.

— Je suis très content d’Erik, dit celui-ci. Il y a bientôt huit ans qu’il est mon élève, car je l’ai eu tout petit, et il a toujours été le premier de sa section. »

Le docteur était retombé dans son silence. Ses yeux perçants restaient attachés sur Erik avec une intensité singulière. Il semblait poursuivre la solution d’un problème qu’il ne jugea pas à propos d’énoncer à haute voix.

« Il n’est pas possible de mieux répondre à mes questions, et je crois inutile de poursuivre cet examen ! dit-il enfin. Je ne retarderai donc pas votre congé, mes enfants, et, puisque M. Malarius le veut bien, nous en resterons là pour aujourd’hui. »

À ces mots, le maître frappa dans ses mains. Tous les élèves se levèrent à la fois, rassemblèrent leurs livres et vinrent se ranger sur quatre lignes dans l’espace vide en avant des bancs.

M. Malarius frappa une seconde fois dans ses mains. La colonne se mit en marche et sortit en marquant le pas avec une précision toute militaire.

Un troisième signal, et l’école, rompant les rangs, prit son vol avec des cris joyeux. En quelques secondes, elle se fut éparpillée autour des eaux bleues du fjord, où Noroë mire ses toits de gazon.