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appuyons au sud-ouest.

Comme les autres passagers de l’Alaska, Tudor Brown avait reçu et accepté l’invitation du préfet maritime. On put même croire un instant qu’il allait s’y rendre dans son costume habituel, car c’est ainsi qu’il s’était fait débarquer à l’heure du dîner. Mais, sans doute, la nécessité d’ôter son précieux chapeau lui parut trop dure, et, au moment même de franchir la porte de son hôte, il rebroussa chemin. On ne le vit plus de la soirée.

En rentrant après le bal, où il avait dansé fort et ferme, Erik apprit d’Hersebom que Tudor Brown était revenu vers sept heures et avait dîné seul. Après quoi il avait pénétré dans l’appartement du commandant pour consulter une carte marine ; puis, il était reparti vers huit heures dans le canot qui l’avait ramené de terre.

Ce furent les dernières nouvelles qu’on eut de lui.

Le lendemain soir, à cinq heures, Tudor Brown n’avait pas reparu. Il savait pourtant que les réparations de la machine devaient être terminées, les feux rallumés, et que le départ de l’Alaska ne pouvait être retardé. Le commandant avait pris soin d’en avertir tout le monde. Il donna donc l’ordre de lever l’ancre.

Le navire allait larguer ses amarres, quand un canot, lancé à toute vitesse, fut signalé, venant du quai. Tout le monde crut qu’il portait Tudor Brown. On vit bientôt qu’il s’agissait seulement d’une lettre. À la surprise générale, cette lettre était adressée à Erik.