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appuyons au sud-ouest.

rive moins souvent de voir leurs travaux appréciés, dans un salon, par des juges bien informés. La respectueuse curiosité du jeune lieutenant alla droit au cœur du vénérable géographe et mit un sourire sur ses lèvres pâles.

« Je n’ai pas eu grand mérite à ces découvertes, dit-il en réponse à quelques mots d’Erik sur des fouilles heureuses, récemment exécutées aux environs d’Assouan. J’allais droit devant moi, en homme qui cherche à oublier des peines cruelles et qui se soucie peu des résultats, pourvu qu’il se livre aux travaux de son goût. Le hasard a fait le reste… »

Voyant Erik et Durrien si bons amis, l’amiral eut soin de les faire placer l’un près de l’autre à table, de sorte que leur causerie se poursuivît tout le temps du dîner.

Comme on prenait le café, le lieutenant de l’Alaska se vit entrepris par un petit homme chauve, qui lui avait été présenté sous le nom du docteur Kergaridec, lequel lui demanda de but en blanc quel était son pays. D’abord un peu surpris de la question, Erik répondit qu’il était suédois, ou, pour parler plus exactement, norvégien, et que sa famille habitait le gouvernement de Bergen. Puis il désira connaître le motif de cette demande.

« Le motif est fort simple, lui répondit son interlocuteur. Voilà une heure que je me permets de vous considérer par-dessus la table, tout en dînant, et je n’ai vu nulle part le type celte