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passagers imprévus.

fallu rien de moins, pour le décider à s’embarquer, que son affection pour Erik, jointe à l’ambition toujours caressée, pendant une laborieuse existence, d’ajouter quelques variétés nouvelles aux familles botaniques déjà cataloguées.

Après le whist, on fit un peu de musique. Kajsa joua d’un air dédaigneux une valse à la mode. Vanda chanta, avec une voix d’une étendue et d’une justesse surprenante, une vieille mélodie scandinave. Puis on servit le thé, et l’on but un grand bol de punch au succès de l’expédition. Erik remarqua que Kajsa affectait de ne pas toucher son verre.

« Ne nous souhaiterez-vous pas un heureux voyage ? lui demanda-t-il à demi-voix.

— À quoi bon souhaiter ce qu’on n’espère pas ? » répondit-elle.

Le lendemain, au point du jour, tout le monde se trouvait à bord, sauf Tudor Brown. Depuis l’envoi de la lettre chargée, il n’avait pas donné signe de vie.

Le départ était indiqué pour dix heures. Au premier coup, le commandant Marsilas fit lever l’ancre et sonner la cloche du départ pour avertir les visiteurs de redescendre à terre.

« Adieu, Erik ! s’écria Vanda en lui jetant ses bras autour du cou.

— Adieu, mon fils ! dit Katrina en pressant le jeune lieutenant sur son cœur.

— Et vous, Kajsa, ne me direz-vous rien ? de-