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l’épave du cynthia.

Waïgate et à pénétrer dans la mer de Kara ; mais les glaces et les brumes l’empêchèrent d’aller plus loin… Deux expéditions tentées en 1580 sont également infructueuses. Le projet n’en est pas moins repris, quinze ans plus tard, par les Hollandais, qui arment successivement trois expéditions sous le commandement de Barentz pour chercher le passage nord-est. En 1596, Barentz périt dans les glaces de la Nouvelle-Zemble… Dix ans plus tard, Henry Hudson, envoyé par la Compagnie hollandaise des Indes, échoue également au cours de trois expéditions successives… Les Danois ne sont pas plus heureux en 1653… En 1676, le capitaine John Wood échoue pareillement… Et dès lors l’entreprise est jugée irréalisable, abandonnée par toutes les puissances maritimes.

— N’a-t-elle jamais été reprise depuis cette époque ?

— Elle l’a été par la Russie, qui aurait un intérêt immense, comme toutes les nations septentrionales d’ailleurs, à trouver une route maritime directe entre ses côtes et la Sibérie. En un siècle de durée, elle n’a pas envoyé moins de dix-huit expéditions successives pour explorer la Nouvelle-Zemble, la mer de Kara, les abords orientaux et occidentaux de la Sibérie. Mais, si ces expéditions ont eu pour résultat de mieux faire connaître ces parages, elles ont conclu à l’impossibilité de se frayer un passage continu par la grande mer arctique. L’académicien Van Baër, qui tenta aussi une