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l’épave du cynthia.

de la Véga, on ne manquerait pas de l’en avertir.

Le voyage de l’Alaska, en vue d’une expédition arctique, allait donc commencer par une voyage à travers les mers tropicales et le long des continents les plus favorisés du soleil. Le programme n’en avait pas été tracé à plaisir ; il était le résultat d’une impérieuse nécessité, puisqu’il s’agissait d’arriver au détroit de Behring par le plus court chemin, et en restant jusqu’au dernier moment en communication télégraphique avec Stockholm.

Mais une difficulté assez grave menaçait de retarder le départ. On avait si bien fait les choses pour l’armement du navire, que les fonds menaçaient d’être un peu courts pour les crédits indispensables à l’expédition. Il fallait, en effet, compter sur des achats considérables de charbon et sur divers autres frais. Un nouvel appel de fonds était nécessaire. Comme il venait d’être lancé, le comité fut mis en émoi, le 2 février, par deux lettres chargées qui lui arrivèrent ensemble.

La première était de M. Malarius, instituteur public à Noroë, lauréat de la Société de botanique. Elle contenait un billet de cent kröners et la demande d’être attaché en qualité d’aide-naturaliste à l’expédition de l’Alaska.

La seconde contenait un chèque de vingt-cinq mille kröners, avec cette note laconique :

« Pour le voyage de l’Alaska.

« De la part de M. Tudor Brown, à la condition qu’il sera admis comme passager. »