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l’épave du cynthia.

l’équipage composé de matelots d’élite, endurcis au froid par des campagnes de pêche en Islande ou au Groenland. Enfin le commandant, choisi par le comité, était un officier de la marine suédoise, présentement au service d’une compagnie maritime, et bien connu par ses voyages dans les mers arctiques, le lieutenant Marsilas. Il devait avoir pour premier lieutenant Erik lui-même, désigné pour ce poste par l’énergie qu’il avait mise au service de l’entreprise, et qualifié d’ailleurs par son diplôme de capitaine au long cours ; pour second et troisième officiers, on fit choix de deux marins éprouvés, M. Bosewitz et M. Kjellquist.

L’Alaska allait emporter des matières explosibles, pour faire au besoin sauter les glaces, et d’abondantes provisions de conserves antiscorbutiques, pour lutter contre les maladies arctiques. Il était muni d’un calorifère, afin de conserver, à toutes les latitudes, une température douce et régulière, et pourvu de cet observatoire portatif, appelé « nid-de-corbeau », qu’on hisse au sommet du grand mât, dans la région des glaces flottantes, pour signaler l’arrivée des icebergs. Sur la proposition d’Erik, cet observatoire reçut un puissant foyer de lumière électrique, alimenté par la machine même du navire, et qui devait permettre d’éclairer, la nuit, la route de l’Alaska. Sept bateaux auxiliaires, dont deux baleinières et un cutter à vapeur, six traîneaux, un jeu de « schnee-shuhe » ou souliers à neige pour chaque homme de l’équipage,