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on nous écrit de la « véga ».

Erik, à qui était due cette idée, s’était bien souvent demandé à laquelle des deux voies il donnerait la préférence, et il avait fini par s’arrêter à la seconde.

« Le Nordenskjöld, s’était-il dit, va suivre la même route que la Véga. Il est donc indispensable qu’il soit aussi heureux qu’elle dans la première partie de son voyage, ne fût-ce que pour arriver à doubler le cap Tchéliouskine, et rien ne prouve qu’il parviendra jamais aussi loin, puisque ce résultat n’a encore été atteint qu’une seule fois ! D’autre part, aux dernières nouvelles, la Véga ne se trouvait plus qu’à deux ou trois cents lieues du détroit de Behring : c’est donc en arrivant au-devant d’elle par cette voie qu’il y a le plus de chances de la rencontrer. Le Nordenskjöld peut la suivre pendant des mois sans l’atteindre, même en mettant les choses au mieux. Ceux qui vont en sens inverse ne peuvent manquer de la rencontrer, si elle existe encore, puisqu’elle longe la côte sibérienne. »

Or, aux yeux d’Erik, la grande affaire était de rencontrer la Véga le plus tôt possible, afin de retrouver Patrick O’Donoghan le plus tôt possible aussi.

Le docteur et M. Bredejord approuvèrent pleinement ces motifs, quand ils leur furent exposés.

Cependant les travaux d’aménagement de l’Alaska étaient activement poussés ; les approvisionnements ; les vivres, les vêtements choisis conformément à des principes consacrés par l’expérience ;