Page:Verne, Laurie - L’Épave du Cynthia.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

162
l’épave du cynthia.

— La Véga peut avoir été obligés d’hiverner dans les glaces comme ses prévisions le comportaient, objecta le docteur.

— Évidemment, mais c’est l’hypothèse la plus favorable, et un hivernage pareil est entouré de tant de dangers qu’il équivaut presque à un naufrage. En tout cas, un fait est désormais hors de doute, c’est que, si nous devons jamais avoir des nouvelles de la Véga, nous n’en aurons pas avant l’été prochain.

— Pourquoi cela ?

— Par la raison même que, si la Véga n’a pas péri, elle est actuellement enfermée dans les glaces et ne pourra en sortir qu’en juin ou juillet, en mettant les choses au mieux !

— C’est vrai, répondit M. Bredejord.

— Quelle conclusion tires-tu de ce raisonnement ? demanda le docteur, inquiet du ton saccadé qu’avait pris la voix d’Erik en l’énonçant.

— La conclusion, c’est qu’il m’est impossible d’attendre aussi longtemps, sans être fixé sur une question qui a pour moi une si grande importance !…

— Que veux-tu faire ? Il faut bien accepter l’inévitable !…

— À moins que cet inévitable ne soit simplement apparent ! répondit Erik. Les lettres sont bien venues des mers arctiques par la voie d’Irkoutsk ! Pourquoi n’irais-je pas, moi, par la même voie ?… Je suivrais la côte de Sibérie !… Je chercherais