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l’ami de m. malarius.

— Eh bien, puisque l’océan Glacial arctique communique d’une part avec l’Atlantique qui baigne nos côtes, d’autre part avec le Pacifique, ne pensez-vous pas que le chemin le plus court pour se rendre à Yokohama ou à San Francisco serait cette mer arctique ?

— Assurément, monsieur le docteur, répondit Erik, ce serait le chemin le plus court, s’il était praticable. Mais jusqu’ici tous les navigateurs qui ont tenté de le suivre se sont trouvés arrêtés par les glaces, et ils ont dû renoncer à l’entreprise, quand ils n’y ont pas rencontré la mort.

— Vous dites qu’on a souvent tenté de découvrir le passage nord-est ?

— Une cinquantaine de fois depuis trois siècles, et toujours en vain.

— Pourriez-vous me citer quelques-unes de ces expéditions ?

— La première s’organisa en 1553 sous la direction de François-Sébastien Cabot. Elle se composait de trois navires placés sous le commandement de l’infortuné sir Hugh Willoughby, qui périt en Laponie avec tout son équipage. Un de ses lieutenants, Chancellor, fut d’abord plus heureux que lui et réussit à s’ouvrir une route directe, par les mers arctiques, entre la Manche et la Russie. Mais lui aussi devait, au cours d’une seconde tentative, faire naufrage et périr. Un capitaine envoyé à sa recherche, Stephen Borough, réussit à franchir le détroit qui sépare la Nouvelle-Zemble de l’île