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l’épave du cynthia.

un tel acte, tout préparé, dûment certifié et légalisé ?… Et pourquoi me l’apportez-vous ?

— Si je compte bien, cela fait deux questions, répondit Tudor Brown. Je réponds donc point par point. J’ai cet acte en poche par la raison qu’ayant vu vos annonces, il y a deux mois, et pouvant vous fournir le renseignement que vous demandez, j’ai voulu vous le donner complet et définitif, autant qu’il est en mes moyens… Je vous l’apporte par la raison que, me promenant dans ces parages à bord de mon yacht, j’ai trouvé naturel de vous présenter en personne ce petit papier pour satisfaire à la fois ma curiosité et la vôtre ! »

Il n’y avait rien à répondre à ce raisonnement. Aussi le docteur alla-t-il à la seule conclusion qu’il dût en tirer.

« Vous êtes donc ici avec l’Albatros ? demanda-t-il vivement.

— Sans doute.

— Et avez-vous encore à bord quelques matelots qui aient connu Patrick O’Donoghan ?

— Plusieurs, assurément.

— Me permettriez-vous de les voir ?

— Tant qu’il vous plaira ! Voulez-vous venir à mon bord à l’instant même ?

— Si vous n’y avez pas d’objection.

— Aucune », dit l’étranger en se levant.

M. Schwaryencrona toucha un timbre, se fit donner sa pelisse fourrée, sa canne, son chapeau, et partit avec Tudor Brown. En cinq minutes,