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tudor brown, esquire.

mettre les embarcations à l’eau, et on le chercha si bien qu’il fut retrouvé et qu’on put lui donner à bord tous les soins imaginables. Mais ce fut en vain. O’Donoghan était mort. Il fallut rendre à la mer la proie que nous avions tenté de lui arracher !… Procès-verbal de l’accident fut naturellement dressé sur le livre de bord. Pensant que cet acte pourrait vous être utile, j’en ai fait prendre une copie certifiée et je vous l’apporte. »

Ce disant, M. Tudor Brown tira son portefeuille, y prit une feuille de papier couverte de timbres et la présenta au docteur.

Celui-ci la parcourut rapidement. C’était bien un extrait du livre de bord de l’Albatros, propriétaire Tudor Brown, portant décès du gabier Patrick O’Donoghan, par le travers de l’île de Madère, le tout dûment certifié sous serment par deux témoins patentés, comme conforme à l’original, et enregistré à Londres, à Somerset House, par les commissaires de Sa Majesté britannique.

Cet acte avait évidemment les caractères de l’authenticité. Mais la manière dont il arrivait en ses mains était si étrange que le docteur ne put s’empêcher de formuler tout haut l’étonnement qu’il éprouvait. Il le fit toutefois avec sa courtoisie habituelle.

« Permettez-moi une question, une seule question, Monsieur, dit-il à son visiteur.

— Parlez, docteur.

— Comment se fait-il que vous ayez en poche