prendre, je m’appelle Tudor Brown, sujet britannique.
— Irlandais, peut-être ? » demanda le docteur avec intérêt.
L’étranger, visiblement surpris, hésita un instant, puis reprit :
— Non, Écossais… Oh ! je sais que je n’en ai pas l’air et qu’on me prend plutôt pour un Yankee. Mais cela ne fait rien, je suis écossais ! »
Et, en réitérant cette affirmation, il regardait M. Schwaryencrona comme pour dire :
« Vous pouvez en croire ce que vous voudrez, cela m’est parfaitement indifférent.
— D’Inverness peut-être ? », suggéra le docteur, qui poursuivait son dada favori.
L’étranger eut encore un moment d’hésitation.
« Non, d’Édimbourg, répondit-il. Mais, peu importe, après tout, et cela n’a rien à voir dans la question !… J’ai une fortune indépendante et je ne dois rien à personne. Si je vous dis qui je suis, c’est parce que cela me fait plaisir, car rien ne m’y oblige !
— Permettez-moi de vous faire observer que je ne vous l’ai pas demandé, dit le docteur en souriant.
— Non ; eh bien ! alors, ne m’interrompez pas, ou nous n’arriverons jamais au bout. Vous publiez des annonces pour savoir ce qu’est devenu Patrick O’Donoghan, n’est-ce pas ? C’est donc que vous avez besoin de ceux qui le savent !… Moi qui vous parle, je le sais !