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l’épave du cynthia.

Patrick navigue donc. Et, les navires ayant pour but d’aller d’un port à une autre, c’est seulement là qu’on peut espérer trouver un homme de mer. Qu’en dites-vous, Hochstedt ?…

— Le raisonnement me semble juste, quoique peut-être un peu absolu, répliqua le professeur avec sa prudence habituelle.

— Admettons qu’il le soit, poursuivit M. Bredejord. Étant donné que Patrick O’Donoghan est parti sous le coup d’une terreur véritable, et probablement sous la menace d’une poursuite criminelle, il doit redouter l’extradition. Il y a donc des chances pour qu’il cherche à ne pas être reconnu, et, par suite, qu’il évite ses anciens camarades. Il fréquentera donc de préférence les ports qu’ils n’ont pas l’habitude d’aborder… Ce n’est qu’une hypothèse, je le sais ; mais — supposons provisoirement qu’elle soit fondée —, le nombre de ports où les Américains n’ont pas d’affaires  n’est pas si grand qu’on ne puisse aisément en dresser la liste. Je pense qu’on pourrait commencer par là, et faire d’abord demander dans ces ports si l’on n’y a pas de nouvelles d’un individu répondant au signalement d’O'Donoghan.

— Pourquoi n’avoir pas recours tout simplement à l’annonce ? demanda M. Schwaryencrona.

— Parce que Patrick O’Donoghan n’aurait garde d’y répondre, s’il se cache — même en supposant que l’annonce puisse atteindre un matelot.

— Qui nous empêche de la faire rassurante pour