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l’épave du cynthia.

n’avait pu produire aucun témoin du naufrage. Toute l’affaire avait roulé sur des points de droit et sur l’exagération du chiffre de l’assurance, opposé à la valeur réelle du navire et du fret. Les armateurs du Cynthia n’avaient pu établir la bonne foi de leur dire, ni expliquer comment le naufrage s’était produit. L’ensemble de leur défense ayant paru faible, la Cour avait donné gain de cause à la partie adverse. Par contre, la compagnie d’assurances s’était vue obligée de payer plusieurs primes sur la vie aux héritiers de divers passagers. Mais nulle part, dans ces procès ou transactions, il n’y avait la moindre trace d’un enfant de neuf mois.

L’examen de ces dossiers avait duré plusieurs jours. Il venait de prendre fin, quand M. Bredejord reçut avis de se présenter chez le surintendant de police, qui lui dit qu’à son grand regret il n’avait rien trouvé. Personne à New York ne connaissait de détective officiel ou bénévole qui répondît au signalement donné par M. Bowles. Personne n’avait pu fournir la moindre indication sur un individu ayant intérêt à se débarrasser de Patrick O’Donoghan. Quant à ce matelot, il ne semblait pas avoir mis le pied aux États-Unis depuis quatre ans au moins. Au surplus, note était prise de son signalement, qui servirait peut-être à l’occasion. Mais le surintendant ne pouvait dissimuler à M. Bredejord que l’enquête lui semblait enterrée. Les faits remontaient d’ailleurs à une