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cinq cents livres sterling de récompense.

de ne pas établir une corrélation entre les deux phénomènes.

Il semblait donc qu’on commençât à voir un peu clair dans le problème. L’abandon d’Erik sur une bouée devait avoir été le résultat d’un crime — crime dont le novice O’Donoghan, embarqué sur le Cynthia, avait été le témoin ou le complice. Il en connaissait l’auteur, qui habitait New York ou les environs, et il avait longtemps exploité ce secret. Puis, un jour était venu où, las des exigences de l’Irlandais et sous le coup des annonces insérées dans les journaux, on avait suffisamment effrayé Patrick pour le décider à déguerpir.

En tout cas, et même en supposant que ces déductions ne fussent pas rigoureusement fondées, il y avait là les éléments d’une sérieuse enquête judiciaire. Erik et ses amis quittèrent donc le Red Anchor avec le ferme espoir d’arriver bientôt à un résultat.

Dès le lendemain, M. Bredejord se faisait présenter par le ministre de Suède au surintendant de la police de New York, et il le mettait en possession des faits connus. En même temps, il entrait en rapport avec les solicitors de la compagnie d’assurances qui avaient plaidé contre les propriétaires du Cynthia, et parvenait à faire exhumer le dossier de ce procès des cartons poussiéreux où il dormait depuis de longues années.

Mais l’examen de ces paperasses ne fournit aucun document d’importance. De part et d’autre, on