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patrick o’donoghan.

chose à lui dire, je puis m’en charger… Je suis mistress Bowles !

— Oh ! Madame, vous pourrez sans doute me renseigner aussi bien que M. Bowles, reprit Erik. Je voudrais savoir si vous connaissez un matelot nommé Patrick O’Donoghan, s’il est présentement chez vous ou si vous pouvez me dire où je le trouverai !

— Patrick O’Donoghan ?… Oui, je le connais ! Il y a bien cinq ou six ans, par exemple, qu’il n’a pas mis les pieds ici !… Et, quant à dire où il peut être, ma foi, j’en serais fort embarrassée. »

La physionomie d’Erik exprima un si profond désappointement que la vieille femme le remarqua et sans doute en fut touchée.

« Vous avez donc bien grand besoin de Patrick O’Donoghan, que vous semblez si fâché de ne pas le trouver ici ? demanda-t-elle.

— Un très grand besoin, Madame, répondit le jeune homme avec tristesse. Lui seul peut-être me donnerait le mot d’un mystère que je chercherai, toute ma vie, à éclaircir ! »

Depuis trois semaines qu’Erik courait de tous côtés pour se renseigner, il avait acquis une certaine expérience des choses humaines. Il vit que la curiosité de mistress Bowles était vivement surexcitée et se dit qu’il ne devait pas y avoir d’inconvénient à l’interroger. Il lui demanda donc s’il ne pourrait pas avoir un verre d’eau gazeuse