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patrick o’donoghan.

tînt à cette catégorie. Il pouvait donc être de la plus haute importance de retrouver ce matelot.

Ce fut la conclusion du docteur et de M. Bredejord, quand Erik leur fit part de sa découverte en rentrant pour dîner à l’hôtel de la Cinquième Avenue. Presque aussitôt, d’ailleurs, la discussion dévia, parce que le docteur voulut tirer de cet élément nouveau une preuve à l’appui de sa thèse favorite.

« Si jamais un nom a été irlandais, s’écria-t-il, c’est à coup sûr celui de Patrick O’Donoghan !… Quand je disais qu’il y avait de l’Irlande dans l’affaire d’Erik !

— Jusqu’ici je n’en vois guère ! répondit en souriant M. Bredejord. Un novice irlandais à bord ne prouve pas grand-chose, et la difficulté serait plutôt, je crois, de découvrir un navire américain qui ne comptât pas dans son équipage un fils de la verte Érin ! »

Il y avait là de quoi épiloguer pendant deux ou trois heures et l’on ne s’en fit pas faute. De ce jour, Erik concentra tous ses efforts vers ce seul but : retrouver Patrick O’Donoghan.

Il n’y parvint pas, il est vrai ; mais, à force de chercher et de demander, il finit par découvrir, sur le quai de l’Hudson, un matelot qui avait connu ledit personnage et qui put donner quelques détails. Patrick O’Donoghan était bien Irlandais, natif d’Inishannon, dans le comté de Cork. C’était un homme de trente-trois à trente-cinq ans, de