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l’épave du cynthia.

de terre, s’empressèrent alors de l’emporter. Comme ils le déposaient au fond de l’embarcation, sur un lit de voiles, il ouvrit les yeux.

« À boire ! » dit-il d’une voix faible.

Erik lui mit aux lèvres une bouteille de brandevin. Il en avala une gorgée et parut avoir conscience de ce qui lui arrivait, autant qu’on pouvait en juger par son regard affectueux et reconnaissant. Mais, la fatigue l’emportant presque aussitôt, il retomba dans un sommeil qui ressemblait à une léthargie complète.

Jugeant avec raison qu’ils ne pouvaient rien faire de mieux que de rentrer au plus vite, ses sauveurs reprirent les avirons et poussèrent activement vers la passe. Ils y arrivèrent bientôt, et, favorisés par la brise, furent en très peu de temps rentrés à Noroë.

Maaster Hersebom, transporté dans son lit et couvert de compresses d’arnica montana, lesté d’un bouillon et d’un verre de bière, reprit décidément connaissance. Il n’avait rien de grave qu’une fracture de l’avant-bras et des contusions ou des coupures sur tout le corps. Mais M. Malarius n’en exigea pas moins qu’il restât en repos et ne se fatiguât pas à parler. Il s’endormit paisiblement.

Le lendemain seulement, on lui permit d’ouvrir la bouche et d’expliquer en quelques mots ce qui lui était arrivé.

Surpris par le cyclone au moment où il hissait sa voile pour rentrer à Noroë, Hersebom avait été