Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vivante verte, aux rayonnements solaires, aux ondes d’une longueur déterminée, et le mécanisme de la biosphère qu’on commence à concevoir comme approprié à leur utilisation complète par la végétation verte, offrent une nouvelle indication indépendante de la constance de la quantité de la matière vivante dans la biosphère.


61. — On peut évaluer la quantité d’énergie captée à chaque instant sous forme de la matière vivante. Selon S. Arrhénius, la végétation verte (ses composés combustibles) comporte en une année 2,4 × 10−2 pour 100 de l’énergie solaire totale, qui atteint la biosphère, soit 1,6 × 1017 grandes calories.

C’est un nombre très élevé, considéré même à l’échelle planétaire. Il semble qu’il doit être encore augmenté. Nous avons essayé de démontrer ailleurs[1], que la masse organique calculée par S. Arrhénius comme provenant du travail annuel du Soleil, devrait être agrandie au moins dix fois, et peut-être plus encore. Il est probable que plus de 0,25 pour 100 de l’énergie solaire recueillie par la biosphère demeure constamment (annuellement) en réserve dans la matière vivante, dans ses composés, dont l’état stable dans un champ thermodynamique particulier diffère de celui de la matière brute de la biosphère.

L’effet énergétique de la vie annuelle en question, exprimé sous cette forme de matières vivantes créées au cours d’une année (0,25 pour 100 de l’énergie solaire) ne comporte qu’une petite partie de l’énergie solaire transformée par la vie au cours de la même année en énergie chimique terrestre active. La vie crée des organismes nouveaux (par reproduction), mais en

  1. W. Vernadsky, La Géochimie, 1924, p. 308.